Regroupement syndical des structures ou sections de Saint-Denis (93) membres de l'Union Solidaires (dont les syndicats SUD)
30 Mars 2016
Parce que c'est un gros mensonge et que c'est toujours les mêmes qui trinquent
Il ne s'agit pas d'une loi pour créer de l'emploi mais d'une loi pour favoriser les bénéfices des actionnaires et la concurrence internationale dans le cadre de la mondialisation capitaliste des échanges. Une fois de plus se sont les salarié-e-s qui travaillent pour vivre et qui créent l'ensemble des richesses qui doivent se serrer la ceinture, d'accepter de travailler plus pour gagner moins. C'est nous quoi. Pourquoi passer notre vie à essayer de la gagner ?
Parce que c'est un recul historique
La question de la "hiérarchie des normes" est centrale dans le projet de loi. Il s'agit dans la proposition de loi de dire que les accords d'entreprise sont supérieurs à ceux plus généraux. Depuis plus d'un siècle les salarié-e-s se battent pour une égalité des droits dans le monde du travail et des améliorations des conditions de travail (front populaire...) là où le patronat cherche l'inverse (individualiser les salarié-e-s). Évidemment quand on est seul face à une entreprise, c'est beaucoup plus dur de faire valoir ses droits et on doit accepter l'inacceptable...
Parce que c'est une attaque contre les femmes
Les femmes sont plus touchées que les hommes par la précarité et la flexibilité de l'emploi, par les temps partiels... et que cette loi renforce la précarité et la flexibilité : http://www.solidaires.org/Projet-de-loi-travail-Non-a-la-double-peine-pour-les-femmes
Parce que c'est une attaque contre la jeunesse, contre les salarié-e-s du privé comme du public
Le code du travail et l'organisation du travail ça concerne tout le monde. C'est l'avenir concret des enfants, des lycéen-ne-s, des étudiant-e-s (souvent salarié-e-s) et des jeunes salarié-e-s qui se joue. C'est une pression énorme pour les travailleuses et travailleurs du secteur privé comme du secteur public. Tout le monde est concerné ! Et si au lieu de regarder nos pieds on construit de la solidarité ?
Parce que c'est la porte ouverte à des attaques plus massives encore contre la fonction publique
On le sait, le discours contre les fonctionnaires et les services publics est souvent très virulent. Plutôt que de réfléchir au bien être commun, on préfère attaquer le "public" pour mieux le démanteler et le remplacer par le privé (qui par définition recherche le profit). Une défaite sur la loi "travail" c'est la porte ouverte à des attaques majeures contre la fonction publique (après le gel des salaires et les suppressions d'emploi des dernières années). Ainsi dans la perspective de 2017 Nicolas Sarkozy parle de 300 000 suppressions de postes dans les fonctions publiques. Et on sait que le statut des fonctionnaires, déjà battu en brèche, est dans la ligne de mire.
Parce que c'est dans un contexte global qui pue
On enchaîne depuis des années les régressions sociales et les mesures sécuritaires. C'est quoi cette société de la peur de l'autre et de la soumission, de la guerre perpétuelle, des murs et de l'abandon ? On accepte et on se laisse faire ? Et comment on qualifie une société comme celle là ?
Parce que c'est le FN qui est en embuscade
Avec une contre réforme qui va encore taper sur les plus exploité-e-s et qui ne va pas créer d'emploi : c'est le FN, son populisme et ses solutions simplistes, xénophobes, sécuritaires et racistes qui vont en profiter. A contrario, si nous réussissons un vaste mouvement social qui impose autre chose, en montrant que ce qui compte dans le système productif et dans l'économie ce n'est pas une nationalité ou une couleur de peau mais bien une classe sociale, nous pouvons faire reculer l’extrême-droite.
Parce que d'autres solutions existent
On nous ressort toujours dans les "grands médias" le fameux TINA (there is no alternative) qui date des années 1980 et de la période Thatcher. Et pourtant une autre société basée sur autre chose que la recherche de l'écrasement de sa voisine et de la peur de son voisin c'est possible. On peut refuser de vivre avec les miettes. On peut se dire que dans un monde où il n'y a jamais eu autant de richesses, il n'y a pas de raison de vivre de cette manière. On peut penser que le progrès social c'est de baisser le temps de travail et de partager le travail, de créer des emplois utiles socialement et écologiquement. Et d'imaginer une société totalement différente à terme...
Parce qu'on obtient rien en regardant la télévision, en jouant à la console ou sur son smartphone
C'est marrant mais celles et ceux qui nous gouvernent et leurs potes qui nous emploient et qui contrôlent le capital économique ne nous donnent jamais rien de leur plein grès. Le progrès, il faut aller le chercher. Ce n'est pas une pétition qui suffit pour gagner, sinon on vivrait au pays fabuleux des bisounours depuis longtemps. Les congés payés, la réduction du temps de travail, ça s'est conquit dans la rue. Et on peut gagner plus encore, question de détermination, de croire en notre force collective. C'est maintenant, dans le monde réel et dans la rue que ça se passe. On peut perdre quand on lutte, on a déjà perdu quand on ne lutte pas.
Ils sont grands parce que nous sommes à genoux, ils sont des milliers, nous sommes des millions !
Alors, vous attendez quoi ? On attend quoi ?
Le 31 dans la rue, et après on continue !